dimanche 5 mai 2013

D'un livre à un autre...


VERNE Jules, Le château des Carapathes, éd. Le Livre de Poche,1892

                                 

     Bram Stoker, avec son Dracula, a inspiré de nombreux auteurs. C'est évidemment le cas de Stephenie Meyer, auteure de la célèbre saga Twilight. Mais la lecture de ce livre m'a également fait penser à un livre que nous avons lu l'année dernière dans le cadre du cours de littérature de jeunesse: Le château des Carpathes, de Jules Verne.

MEYER Stephenie, Twilight, tome 1: "Fascination", éd. Hachette, coll. "Black Moon", Paris, 2005, 524 p.

     Dans Twilight, les allusions à Dracula sont explicites. On reconnaît par exemple très bien le Dracula séducteur en Edward Cullen, ainsi que dans les autres vampires masculins de l'histoire.
     Certaines caractéristiques des vampires sont également présentes dans la saga, comme le fait qu'ils ne supportent pas la lumière du jour, qu'ils ne se nourrissent pas comme les humains, que le sang est pour eux gage de jeunesse éternelle.
     Dans Dracula, lorsqu'une victime est mordue par le comte ou une autre créature de son acabit, elle devient elle aussi, à sa mort, cette créature diabolique qu'est le vampire.
     Bien sûr, Stepehnie Meyer a apporté certaines modifications à la version de Bram Stoker, elle a modernisé l'histoire du comte Dracula pour qu'elle devienne actuelle et qu'elle attire le jeune lectorat de notre époque. L'on peut dire qu'elle a largement atteint son but, notamment grâce à la modification la plus importante qu'elle a apportée à l'histoire: l'histoire d'amour si compliquée mais si romantique et touchante entre Bella, humaine qui n'a pas froid aux yeux, et Edward, vampire aux yeux et au sourire ravageurs.
     Pour ce qui est du livre de Jules Verne, les allusions à Dracula sont plus implicites et tiennent surtout au cadre dans lequel prend place le récit.
     En effet, l'histoire de Le château des Carpathes se déroule, comme son nom l"indique, dans les Carapathes (que l'on peut également écrire ainsi: Carpates), chaîne de montagnes  située en Europe de l'Est et s'étendant sur des territoires polonais, autrichiens, slovaques, hongrois, ukrainiens, serbes, roumains et tchèques et délimitant la région appelée Transylvanie.
     Le Dracula de Bram Stoker, comme nous le savons tous même sans lire le livre (grâce à la légende largement répandue dont s'est inspiré l'auteur) prend également place dans cette immense région qu'est la Transylvanie, et plus précisément sur un rocher surplombant le col de Borgo. Nous apprenons ceci au début du livre, grâce au journal de Jonathan Harker, dans lequel ce dernier retrace son voyage jusqu'au château du comte Dracula.
     Le livre que Jules Verne a publié en 1892 prend donc place dans cette région reculée de l'Europe de l'Est, quasiment inconnue pour la majorité des occidentaux à l'époque. La lecture de ce livre leur permettait ainsi de voyager en pensée et de découvrir, grâce aux nombreuses descriptions méticuleuses, très détaillées auxquelles se livre l'auteur, cette magnifique région.
       Le cadre de Le château des Carapathes, ainsi que de Dracula,  proposait au lecteur un dépaysement total qu'il ne propose plus tout à fait à notre époque, ce qui explique en partie le fait que Twilight ne se déroule pas en Europe de l'Est mais bien au nord des Etats-Unis. Il faut toutefois souligner le fait que le cadre dans lequel prend place la saga est également un cadre qu'on peut qualifier de reculé et sauvage, étant donné que l'histoire se déroule à Forks, petite ville de l'Etat de Washington à la frontière du Canada et non loin d'une réserve indienne.
     Pour en revenir au livre de Jules Verne, d'autres éléments rappellent le livre de Bram Stoker, notamment l'inquiétant château surplombant le village de Werst, habité par un prince devenu fou suite à la perte de son amour et ne sortant jamais de son antre, si bien que les habitants pensaient le château inhabité, jusqu'au jour où d'étranges événements s'y déroulèrent.
     Cependant, les ressemblances entre les deux livres s'arrêtent là, car s'il est question d'une sorte de magie scientifique dans Le château des Carpathes, il n'est pas question de vampires ou d'autres créatures fantastiques et maléfiques, à l'inverse de Dracula. On peut donc dire que Jules Verne a certainement été inspiré par le roman de Bram Stoker, mais qu'il n'a utilisé que la dimension géographique de l'oeuvre sans en prendre les éléments fantastiques et légendaires que nous connaissons tous.

mercredi 1 mai 2013

Dracula au fil des pages



STOKER Bram, Dracula, éd. L'école des loisirs, coll. "Classiques abrégés", Paris, 2005, 223p.
 

Avant la lecture

     Je ne suis vraiment pas emballée par cette lecture. Tout d'abord parce que le thème ne m'intéresse pas, je ne suis pas une grande fan des récits fantastiques, et encore moins des histoires de vampires... Il m'a d'ailleurs fallu trois ans avant de me décider à lire la saga Twilight, pour ne pas mourir idiote (bon, j'avoue, j'ai vraiment accroché à cette histoire pourtant assez niaise, et ce malgré la médiocre qualité de la traduction française. Le charme du bel Edward Cullen, alias Robert Pattinson, n'est peut-être pas étrangé à cet engouement de ma part...).
    Ensuite parce qu'il s'agit ici d'un classique abrégé, et que je crains que cela soit trop visible et qu'il ne manque des informations essentielles à la compréhension de l'histoire.
     Néanmoins, n'ayant jamais lu de récits sous cette forme, je suis curieuse de découvrir ce que cela donne et comment l'auteur s'y est pris pour essayer de reformer, à partir de morceaux choisis, un texte suivi et significatif.
     Et, deuxième aveu de ma part, je suis tout de même un peu curieuse de découvrir également l'histoire qui a inspiré, entre autres, Stephenie Meyer pour sa série vampirique.

Après 100 pages

      Comme je m'y attendais, je n'accroche pas trop à cet univers fantaisiste et quelque peu effrayant. (Oserais-je l'avouer? J'ai eu le sommeil légèrement agité après avoir lu presque cinquante pages d'affilée, dirons-nous...).
      Ce qui me perturbe surtout, c'est le fait qu'il s'agisse d'un abrégé. Je n'arrive pas à m'enlever cette particularité de la tête pendant que je lis. La chronologie de certains passages me heurte, c'est très visible à certains endroits que le texte a été retravaillé et que des passages ont été coupés. Cela rend la lecture plus découpée, moins logique. A ce stade, cela me gène fortement, mais puisque je dois continuer de le lire, je viendrai donc à bout de Dracula!

Après la dernière page

     Eh bien, finalement, je pense que j'ai été prise dans les filets de Dracula! La deuxième partie du livre est un peu plus mouvementée, ce qui fait qu'on accorde moins d'attention à la chronologie incertaine et aux passages "bancaux". J'ai été prise par le suspense, j'avais envie de savoir la suite. J'ai donc lu les cent dernières pages à une vitesse étonnante pour quelqu'un qui n'avait aucune envie d'ouvrir ce livre. Et, à mon grand étonnement, j'ai même envie de lire la version intégrale pour connaître la totalité de l'histoire et pour la comparer à la version abrégée! Mais je ne sais pas si j'y arriverai, car certains éléments de l'histoire me rebutent quand-même, malgré le suspense... On verra ça pendant les vacances! ;)